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représenter. Ce sont ses ambassadeurs qui la représentent chez l’étranger ; c’est donc à elle à les nommer. Oui, elle disposera des ambassades. Elle a vu avec quelle dignité tu as soutenu ses droits ; elle se rappelle ton adresse pour l’éloignement des troupes.

Nec dignius unquam
Majestas meminit sese Romana locutam.

La voix publique te désigne déjà le représentant de la nation dans l’Europe. Va faire oublier à nos anciens et éternels auxiliaires, que leurs secours et leur amitié ont été payés d’ingratitude ; que l’infidélité à des pactes de trois cents ans et aux alliances les plus inviolables, a démenti et déshonoré la loyauté française : ou plutôt conçois un dessein digne de ta philosophie et de ton génie ; il t’appartient de convoquer la Diète européenne et de réaliser l’impraticable paix de l’abbé de Saint-Pierre.

Je suis pourtant fâchée qu’on t’accuse de soutenir la faction royale, et d’avoir dit que si le roi n’a point le veto, il vaut mieux demeurer à Constantinople. C’est une calomnie, et la contradiction serait trop grossière avec les principes dans lesquels tu n’as jamais varié, si tu accordais à un seul homme le droit de se jouer des plus sages décrets de toute une nation, et de lui dire : Ce que vous voulez, vous,