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rés, quand il dit que Camille renouvelle avec une verve intarissable la vieille plaisanterie sur les pendus, etc. C'est le tort d'avoir fait parler l'instrument même d'un horrible supplice, c'est le titre, c'est le cadre de ce pamphlet, que l'on doit blâmer ; mais voilà tout : on y trouve même, au milieu de beaucoup de bonnes choses, des conseils de modération. La Lanterne « y déclare qu'elle veut reprendre sa paisible lumière et ses fonctions inoffensives. » L'épigraphe du livre est celleci : Qui maie agit, odit lucem. Elle blâme l'exécution dont elle a été l'instrument :

« Je n'aime pas une justice trop expéditive ; vous savez que j'ai donné des preuves de mécontentement lors de l'ascension de Foulon et de Berthier : j'ai cassé deux fois le fatal lacet. J'étais bien convaincue de la trahison et des méfaits de ces deux coquins ; mais le menuisier mettait trop de précipitation dans l'affaire. J'aurais voulu un interrogatoire et révélation de nombre de faits. Au heu de constater ces faits, aveugles Parisiens, peutêtre aurez-vous laissé dépérir les preuves de la conspiration tramée contre vous ; et tandis qu'elle n'a prêté son ministère qu'à la justice et à la patrie qui le demandaient, vous déshonorez la Lanterne/ Ma gloire passera, et je resterai souillée de meurtres dans la mémoire des siècles. »

Ne voit-on pas là des conseils excellents,