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chère Lanterne obtenir de vous la même faveur ! Je doute que ce cadet fasse autant fortune que son aîné ; mais je vous prie de ne point mettre de jalousie dans la famille.

Je me hâte de vous le présenter pendant qu’il en est temps encore. Pourquoi faut-il que ce flambeau bienfaisant qui a fait renaître de sa cendre ma brochure et a procuré aux libraires une quatrième édition soit prêt à s’éteindre dans vos mains ? Hélas ! Nosseigneurs, malgré les efforts de MM. Gazalès et Martin de Castelnaudary dont les principes ont fait ici tant d’honneur à votre province, il est vraisemblable que la France libre est le dernier écrit que Vos Seigneuries auront brûlé, et j’aurai la gloire immortelle d’avoir fermé la marche qui commence à Salomon, doyen des auteurs lacérés et mis à l’index ; il est bien juste qu’en reconnaissance vous receviez de moi une épitre dédicatoire, vraisemblablement la dernière aussi qui vous sera adressée.

J’ai l’honneur d’être, etc.

Nosseigneurs,

l’auteur de la France libre.