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V

Des rois.

En 1709, le pouvoir monarchique et l’état républicain furent représentés à Londres par une danse tout à fait neuve. On voyait d’abord un roi qui, après un entrechat, donnait un grand coup de pied dans le derrière de son premier ministre, celui-ci le rendait à un second, le second à un troisième, et enfin celui qui recevait le dernier coup figurait, par son, gros derrière, la nation qui ne se vengeait sur personne. Le gouvernement républicain était figuré par une danse ronde où chacun donnait et recevait également.

Dans une matière si grave, ce n’est point l’opéra de Londres, ni des dissertations pour ou contre des philosophes qui doivent décider ; ce sont les faits. Il y a telle suite de faits contre laquelle il est impossible de disputer. La chaîne des événements sera aussi forte ici qu’une démonstration géométrique.

C’est l’Histoire de France à la main que M. de Mirabeau confond, par des faits incontestables, les vains discours de ceux qui soutiennent que le gouvernement monarchique est non-seulement le plus excellent de