Page:Oeuvres de Camille Desmoulins - Tome 1.djvu/145

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 139 —

le souverain fait usage contre moi du pouvoir arbitraire, un tel pouvoir n’étant que le droit du plus fort, je serai aussi bien fondé que lui à l’étrangler de son cordon et à le prévenir si je puis. Un pareil gouvernement est une véritable anarchie ; car, despotisme, anarchie, ou droit du plus fort, sont synonymes et emportent l’idée de l’absence des lois.

Si la loi regia n’est autre chose que l’abandon fait par le corps politique, à un de ses membres, de l’universalité de ses droits, il est sans difficulté que la pluralité oblige le reste à y donner les mains. Un individu a-t-il plus de droit que l’autre au pouvoir législatif ou exécutif ? Tous ne pouvant pas l’exercer, il faut des dépositaires. Et pour le choix, comment se décider autrement que par la pluralité ? Il n’y a que le droit naturel auquel la pluralité ne saurait porter atteinte. Dans tout le reste, la volonté d’une nation est la loi. C’est à elle seule qu’il sied de dire : car tel est notre plaisir.

LA NOBLESSE.

Vous avez pourtant reconnu un autre principe que la pluralité, quand vous avez relégué dans la cent quatre-vingt-unième centurie, ou même privé entièrement du droit de suffrage la foule des prolétaires.

LES COMMUNES.

Si elles sont comptées pour rien, c’est que