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que Camille avait reçu un bienfait de ce genre. En quittant le collège, il voulut faire ses adieux en vers à ses anciens maîtres ; il adressa une Epître à MM. les administrateurs du collège Louis-le-Grand. Aux yeux des collectionneurs, cette pièce doit avoir un grand mérite ; elle est fort rare. Elle n’en a d’autres à nos yeux que de témoigner de la reconnaissance et du bon cœur de Camille : elle est écrite en vers très plats. Il y remercie avec effusion ses protecteurs et surtout le bon Bérardier, et déclare, à grand renfort de périphrases mythologiques, qu’il va faire son stage et qu’il renonce à la poésie. Ses vers démontrent surabondamment que ce dernier parti était fort sage ; et ceux qu’il publia depuis, tous très faibles, prouvent qu’il aurait bien fait de persister dans cette résolution[1]. On trouve à peine dans cette pièce deux ou trois vers bien tournés :


Un vers est toujours mal, quand il peut être mieux.


On y rencontre aussi force souvenirs enthou-

    livres, laquelle lui sera payée par M. le grand-maître des deniers du collège d’Arras, et ladite somme sera allouée à M. le grand-maitre dans son compte en rapportant expédition de la présente délibération, et la quittance dudit sieur de Robespierre. »

  1. On trouve quelques vers de lui dans son journal des Révolutions de France et de Brabant, entre autres une épître à Linguet sur sa sortie de la Bastille.