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— 108 — sent, et qu’il ne faut pas confondre dans la meute hébertiste qui aboie. Enfin, au milieu, Robespierre, seul, un masque blême, une âme impénétrable. Au moment où nous sommes, cet homme insondable songe à extirper de la Révolution l’hébertisme qui la ronge et la déshonore ; et il va lancer le Vieux Cordelier, à la plume d’or, sur le Père Duchêne , qui trempe la sienne dans la boue et dans le sang. Rien de mieux. A cette heure aussi, les Jacobins s’épurent. L’épuration, cérémonie nécessaire du culte lorsqu’on a fulminé le dogme de l’intolérance et du soupçon ; l’épuration, ce grand péril, cet écueil des révolutions démocratiques ; l’épuration va son train, sur la motion de Robespierre. Le 1er décembre, Camille fut lancé aux Jacobins ; mais l’accusation n’eut pas de suite ; on attendait son tour d’épuration. C’est le 5 que parut le premier numéro du Vieux Cordelier. Les terribles n’en furent pas contents ; Robespierre n’en fut pas satisfait non plus ; et il demeura convenu, entre Camille et lui, qu’avant de faire tirer sa feuille, le journaliste en soumettrait les épreuves à ce censeur paterne et infaillible. Aussi, le deuxième numéro se ressent-il de l’influence du correcteur. C’est Robespierre, je n’en doute pas, qui inspira cette diatribe