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rempli et immortalisé les pages du Vieux Cordelier.

Le Vieux Cordelier ! on ne peut analyser en quelques minutes cette œuvre de génie. Il faudrait, d’ailleurs, pour en illuminer les pages, raconter l’époque où elles furent écrites ; il faudrait la deviner, car c’est l’époque obscure de la Révolution, une nuit d’orage que les fulgurations ont rendue plus noire encore. Puis, il y eut, dans cette tragédie, des acteurs, invisibles sur la scène, des comparses du royalisme et de l’étranger, qui n’ont pas tous révélé l’infamie du rôle qu’ils jouèrent dans le drame.

Il reste cependant sur cette toile trouble quelques traits que l’histoire peut saisir.

Ici, les hommes de la modération, qui veulent ralentir le mouvement de la machine qui se hâte ; âmes indulgentes, esprits clairvoyants ; au centre de cette pléiade de grands cœurs, Danton et Camille Desmoulins.

Là, le groupe des Exagérés : des têtes creuses, des bouches hurlant des invocations à l’échafaud ; des poitrines vides aussi ; des manœuvres de la mort, qui poussent à la chute progressivement accélérée de la hache qu’ils fatiguent ; une nébuleuse de coquins : Hébert Vincent, Ronsin.

Là encore, au sein de la commune de Paris, dont je ne démêle pas bien la confusion, Chaumette et Clootz, deux fronts qui pen-