Page:Oeuvres complètes de Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, Tome 10, 1820.djvu/284

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Le public a toujours pris plaisir à faire aller de pair ces deux hommes contemporains et à jamais célèbres. Quoiqu'ils aient eu plusieurs choses de commun, je trouve qu'ils en ont eu un plus grand nombre où ils ont contrasté d'une manière étonnante. D'abord, ils semblent avoir partagé entre eux le vaste empire des lettres. Tragédies, comédies, poëmes épiques, histoires, poésies légères, romans, contes, satires, discours sur la plupart des sciences ; tel a été le lot de Voltaire. Rousseau a excellé dans tout ce que l'autre a négligé : musique, opéra, botanique, morale. Jamais dans aucune langue personne n'a écrit sur autant de sujets que le premier ; et personne n'a traité les siens avec plus de profondeur que le second.

La conversation de Voltaire était d'autant plus brillante, que le cercle qui l'environnait