Page:Oeuvres complètes de Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, Tome 10, 1820.djvu/229

Cette page n’a pas encore été corrigée

sans rien dire, non pas seulement pour y observer les effets de la lumière mourante au milieu des nuages et des collines d'alentour, mais parce que cette vue lui rappelait les beaux couchers du soleil dans les montagnes de la Suisse. Il m'en faisait des tableaux charmants.On trouve quelquefois dans la Suisse, disait-il, des positions enchantées. J'y ai vu au milieu d'un cratère entouré de longues pyramides de roches sèches et arides, des bassins où croissent les plus riches végétaux, et d'où sortent des bouquets d'arbres au centre desquels est bien souvent une petite maison. Vous êtes dans les airs, et vous apercevez sous vos pieds des points de vue délicieux. Cependant, ajoutait-il, je ne voudrais pas demeurer sur ces montagnes, parce que les belles vues gâtent le plaisir de la promenade, mais je voudrais y avoir ma maison à mi-côte. Il n'était sensible qu'aux beautés de la nature. Un jour, cependant, que j'allais à Sceaux pour la première fois, il me dit : Vous le verrez avec plaisir ; je n'aime pas les parcs, mais de tous ceux que j'ai vus, c'est celui que je préfèrerais. Il n'approuvait