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— Mais, mon amour, essayais-je d’expliquer… Il n’y a pas que les ports… Le pays est admirable ici, et la campagne, que j’ai visitée pour vous, est splendide, comme un jardin… On peut y faire des excursions intéressantes…

— Oh !… des excursions !… Comme des notaires n’est-ce pas ?…

— Mais non !… mais non !… J’ai à ma disposition une voiture excellente !

— Merci !…

— Et pourquoi ?…

— Vous savez bien que la voiture me fatigue énormément !

— Ce matin, j’ai vu un très joli yacht… Je puis le louer… Nous irons où voudrez, à Cowes, n’est-ce pas ?

— J’ai le mal de mer !

— Si ce pays vous ennuie… partons pour Londres !

— Par cette chaleur !… Vous n’y songez pas…

— Hélas ! je songe à vous faire plaisir.

— Il y paraît.

Je sentais l’amertume filtrer goutte à goutte dans mon cœur ; je répliquai :

— C’est que cela devient très difficile… Et que vous me mettez dans un véritable embarras… Ça vous ennuie de rester dans votre villa… Et, en même temps, vous refusez de sortir… La voiture vous fatigue, le chemin de