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nement pour le rétablissement du pouvoir temporel. Il en lut le texte, encore secret, d’une violence singulièrement agressive.

— C’est peut-être la guerre avec l’Italie, et, naturellement avec l’Allemagne… Tant mieux !… Nous sommes prêts… Nous reprendrons l’Alsace, voilà tout… n’est-ce pas, Grabbe ?

Le baron sourit.

— Je ne demande pas mieux… fit-il… mais, dites-moi ?… Alors il faudra que je remonte à cheval ? Et vous savez…

— On assurera vos derrières, mon bon…

— Alors… très bien… va pour l’Alsace !…

Il lut aussi les épreuves qu’on lui soumettait d’un article programme qui devait paraître, sous peu, dans la Défense Sociale et Religieuse, journal de l’évêque d’Orléans, et où l’on proclamait que le maréchal n’attendait plus que l’heure opportune pour déclarer « l’expérience républicaine terminée ».

— Autrement dit… pour faire un coup de force. Rien de plus clair… et l’on a raison de ne plus biaiser, aujourd’hui. Enfin… écoutez ça, Grabbe… On m’écrit que, de Goritz où il requinque la vieille berline du sacre et repasse au blanc d’Espagne, son drapeau, notre comte de Chambord va lancer, une fois de plus, un manifeste où il annonce carrément la restauration de la royauté. Ceci, pour le décor, vous comprenez ? Quant à Jules Simon, il perd pied de plus en plus,