Je me contenterai fort bien d’une République militaire et cléricale… d’une République de braves gens…
Et, comme il avait sans doute remarqué de l’étonnement sur ma physionomie, il appuya :
— Je vous dirai même que c’est pour cela que je suis royaliste intransigeant… drapeau blanc… Position admirable et qui ne m’engage à rien… La royauté ? Ah ! parbleu… je connais ça !… c’est un peu de l’opérette aujourd’hui. Je vais quelquefois dans les cours d’Europe… à Vienne, à Londres, à Madrid… C’est tordant, mon cher…
Tout cela débité très gaiement… Et brusquement :
— Vous avez déjà fait des élections, je crois ?
— Deux, monsieur le marquis.
Certain, maintenant que je l’amuserais, j’ajoutai :
— Une royaliste… l’autre républicaine…
— Ah ! ah !… s’écria le marquis en riant gentiment… C’est très bien… vous me plaisez beaucoup…
Et il m’expliqua :
— Mon élection est sûre, je pense. Vous savez que je suis l’homme du cultivateur… ah ! ah !… De fait, je n’ai contre moi que deux cantons où l’élément ouvrier domine… Mais avec un bon changement de fonctionnaires… avec un chambardement d’instituteurs… ah ! les salauds ! et surtout avec une bonne petite terreur autour…