tout désarticulé, et partir à tourner sur lui-même, comme font les autres qui servent aux expériences de vivisection. Puis il trouva la force de s’arc-bouter, d’occuper, un moment, tout l’horizon, avant de retomber, sans un cri. Et il ne fut plus, sur la route, qu’une menue chose plate et inerte, une chose sans relief, sans plus de relief qu’une ombre.
Immobilisée par la terreur, la petite bergère blonde n’avait pas bougé… Elle avait des yeux énormes, et serrait les dents… Frappée de stupeur, elle ne voyait même pas les deux vaches et les trois moutons qui galopaient, effarés, à travers un carré de jacinthes défleuries…
Depuis, nous ne devions plus en écraser… c’est-à-dire qu’il ne devait plus s’en rencontrer, sous nos roues, ou que leurs maîtres les épargnèrent…
Les poules sont absurdes.
Elles sont même, à elles seules, tout l’absurde. On ne saurait trouver, dans le monde animal, un pire exemple du déséquilibre mental.
Les poules n’ont d’excuse que leur voracité, car c’est la seule passion qui les occupe, bien plus que leur lubricité. Auprès d’elles, les porcs – braves anachorètes dans leurs bauges – sont sobres et chastes. Aucun carnassier n’est plus sanguinaire. Sanguinaires elles le sont au point, qu’entre elles, elles s’arrachent leurs plumes, pour y boire le sang dont ces tubes sont pleins ; sanguinaires au point que, dès que perle, à la crête, à la patte, à quelque partie que ce soit de leur corps, une goutte rouge, elles élargissent la plaie, et s’entre-dévorent… Aucun épervier n’est plus rapace que ces petits monstres