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Or, après un silence de sept années, sir Edward m’annonçait, dans sa lettre, ceci :

Il débarquait d’Australie. Il en rapportait, outre un gros travail économique — c’est peut-être un économiste — sur la production agricole, minière, industrielle du groupement australasien, une chienne sauvage capturée par lui dans la brousse. Le soir même de son arrivée en Angleterre, cette chienne sauvage, capturée par lui, mettait bas clandestinement, comme une pauvre domestique séduite, six petits chiens.

Désireux de m’être agréable, et pour se rappeler à mon souvenir, mon ami Herpett s’empressait donc de m’offrir un de ces petits chiens — le plus beau — pour mes Pâques… Il en offrait un autre — le plus beau aussi, naturellement — à sa majesté Édouard VII, pour ses Pâques… Un autre encore — toujours le plus beau — à je ne sais plus quel établissement zoologique : Anvers, Rotterdam, Amsterdam, Hambourg ou Cologne, pour ses Pâques… Un chien de sa chienne, pour nos Pâques !… Non que sir Herpett soit religieux ou antireligieux… Il a de l’élégance et il sait vivre, voilà tout.

Avec une complaisance un peu lourde, il insistait sur l’originalité, la rareté, l’exceptionnelle valeur du cadeau et me donnait ces renseignements édifiants. Ne connaissant pas très bien