quelque argent — ce qu’humainement, j’aurais dû faire — il eût sûrement trouvé un abri, autre part que chez les Radicet, et j’eusse ainsi évité — pour quelques sous — ces deux choses également déplorables, le crime d’un homme et la mort d’une petite fille… Comment n’y avais-je pas songé ?… Cette idée tardive me causa beaucoup de remords…
Quand à Dingo, je ne sais plus que penser de lui et de cette psychologie fameuse que je vantais à tout le monde. Ce qui m’inquiétait, ce n’était pas tant son goût d’immoralisme que cette erreur de perspicacité qui l’avait fait se jeter dans les bras d’un criminel si peu prestigieux. Pouvais-je admettre à sa décharge que ce geste, en apparence scandaleux, correspondît à un désir d’évangélisation ? C’était bien improbable… Alors, quoi ?… Je voulus me rassurer par ce fait que les jurés, qui sont « de vrais bons pères de famille », avaient ressenti eux aussi, à un degré moindre que Dingo, mais ressenti tout de même, de la pitié pour cet assassin, puisque, pouvant le condamner à mort, ils trouvaient à son crime des circonstances atténuantes… Mais au fond, je n’étais pas très tranquille…
Je me tire des cas difficiles en me disant que la question qui m’embarrasse dépasse l’entendement humain. Cela concilie mon peu d’imagination et ma