On a ri, on s’est moqué du gendarme, j’ai été acquitté… Je me souviens de ces aventures et de ces démêlés… Non… Non… je ne dirai rien… Les gendarmes me regardent, regardent Dingo, regardent l’assassin, se regardent laborieusement ; ils cherchent quel bon tour ils pourraient me jouer… quelle vengeance ils pourraient tirer de moi… Alors, sans plus m’occuper d’eux, j’appelle Dingo.
— Allons ! Dingo… viens ici…
Mais, autour de moi, on murmure… On commente, d’une façon pénible pour moi et pour Dingo, l’acte inqualifiable du chien et ma forfanterie.
— Parbleu ! fait une voix de Ponteilles, un chien comme ça !
Une autre voix profère, une voix de lettré sans doute :
— Qui se ressemble…
Mme Irma Pouillaud n’ose rien dire. Elle me dévisage avec une expression de complet mépris.
Je suis tenté de crier à tous ces gens réunis sur la place :
— Dingo a raison… Oui, ce misérable assassin est moins criminel que vous tous… moins ignoble que vous tous… Vous êtes ignobles, tous… tous… tous !
Je recule devant le scandale et, malgré mon