Les Merveilles de L’ÎLE Mystérieuse
sservir à notre
volonté ces forces
de la nature qui
semblent conjurées
pour notre destruction,
c’est le plus beau
succès du génie humain.
Combien, cependant,
en est-il,
parmi ces énergies
naturelles, dont nous
ne sommes pas encore
parvenus à nous rendre maîtres ! Arrivera-t-on
à les utiliser quelque jour ? C’est
ce progrès gigantesque
que suppose
réalisé l’auteur du
récit qu’on va lire,
récit fantastique,
mais partant de données
précises, scientifique
autant que
romanesque, et qui
pourrait bien n’être
qu’une anticipation
de temps plus ou
moins éloignés, le tableau probable ou
possible d’époques futures.
’était dans la nuit du 15 au 16 mars
de l’année dernière, au cours d’un
voyage d’études que je faisais dans
les colonies françaises de l’océan Indien.
Notre bateau, le Fulton, qui faisait la navette
entre Mahé et les Comores, était une de ces
vieilles barques à vapeur, orgueil de nos
ancêtres, qui, de disgrâce en disgrâce, dans
l’attente du démolisseur, sont tombées à assurer
tant bien que mal le service postal des
petites lignes sans importance commerciale.
Il présentait un curieux aspect, avec sa
cheminée démodée comme un haut de forme
des anciens jours, et ses deux mâts courtauds,
sans doute fichés là pour parer à une avarie
possible de la machine et qui, le cas échéant,
n’eussent pas été capables de porter assez
de toile pour traîner le lourd sabot au plus
prochain port.
Au premier effort du cyclone qui nous assaillit dans cette nuit mémorable, nos mâts inutiles se brisèrent comme