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l’association médicale

LES PETITS HOMMES DE LA PINÈDE

Par le Dr Octave BÉLIARD
(Suite)[1]
CHAPITRE ix
Printemps.

En vieillissant, Dofre était devenu fort silencieux. Il se confinait tout le jour dans son cabinet, occupé, je pense, à classer les acquisitions de sa longue existence laborieuse et méditative. Ces essais philosophiques ou ces mémoires qu’il écrivit en ce temps-là, formaient d’épais cahiers toujours grossissants dont j’attendais patiemment l’achèvement, ainsi que l’on attend la maturation d’un froment qui lève. Je suis sûr que le testament intellectuel d’un si grand esprit eût été digne d’être classé parmi les plus grands chefs-d’œuvre dont l’humanité s’honore… C’est malheureusement un chef-d’œuvre perdu pour tous et pour moi-même qui n’eus pas le temps de le lire avant qu’il ne sombrât, comme tout le reste, dans la catastrophe.

  1. Voir l’Association Médicale, nos 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, année 1927 et nos 1 et 2, année 1928.