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De Paris à la Lune en Éthéromobile. — Composition de Arnould Moreaux.


La science a fait, en ces derniers temps, de tels progrès et modifié si profondément les conditions de l’existence que toutes les hypothèses sont désormais acceptables. Imaginons donc l’aspect que pourra présenter dans l’avenir notre capitale. Donnons-nous le spectacle de la journée d’un Parisien utilisant les procédés alors en usage. Après avoir assisté à ces merveilles, le lecteur ne fera qu’une objection : il nous demandera pourquoi nous en reculons la réalisation au vingt-et-unième siècle. Les choses vont si vite aujourd’hui !

1er décembre 2010. — Sept heures du matin. Dans la chambre, les persiennes closes font s’attarder la nuit. Michel Dasnières dort paisiblement. Mais soudain, au chevet du lit, le pavillon d’un phonographe-réveil a frémi et laisse échapper des sons d’une harmonieuse suavité.

Michel ouvre les yeux. En tâtonnant, il a trouvé sous son doigt un bouton électrique, et voici qu’automatiquement les volets s’écartent, la fenêtre s’ouvre, le soleil entre à pleine baie.

La chambre de M. Dasnières est meublée avec un goût sûr, et même un certain luxe, non pas qu’il soit riche, mais au xxie siècle le luxe coûte peu et personne n’est pauvre. Le lit, en cuivre, n’est plus cet amoncellement d’étoffes, de plumes, de laine et de crin dont l’hygiéniste se détournait avec horreur. Un sommier métallique porte des coussins pneumatiques gonflés d’un air dont on règle à volonté la température. La toilette est toute proche, avec l’indispensable salle de bains.