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pensé Moliere selon son merite. ll parle encore d’un Philosophe qui se vantoit que personne ne sortoit chaste de sa Leçon ; jugez de son crime par son insolence à le publier, et si nous ne punirions pas plus rigoureusement que ceux qu’il nous cite, un Coupable qui se vanteroit d’un tel crime. Ces exemples sont bons pour surprendre les ignorants ; mais ils ne servent qu’à justifier Moliere dans l’esprit des Personnes raisonnables.

Je dois, Monsieur, vous avertir en finissant, de songer serieusement à vous. La Piece de Moliere va causer des desordres espouvantables, et le zelé Reformateur des Ouvrages de Theatre, le Bras droit des Tartufles, l’Observateur enfin qui a escrit contre luy, parle à la fin de son ouvrage comme un desesperé qui se prend à tout. Il menace les Throsnes des Roys, nous menace de Deluges, de Peste, de Famine, et si ce Prophete dit vray, je croy que l’on verra bientost finir le Monde. Si j’ose toutesfois vous dire ma pensée, je croy que Dieu doit bien punir d’autres crimes, avant que nous faire payer la peine de ceux qui se sont glissez dans les Comedies, en cas qu’il y en ait. C’est une vengeance que les Hypocrites, et ceux qui accusent leur Prochain, ne verront jamais ; puisque leurs crimes estant infiniment plus grands que ceux-là, ils doivent les premiers sentir les effets de la colere d’un Dieu Vengeur.


FIN