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ce qu’il vous plaira, sans que cela m’empesche de croire ce que je dois.



APOSTILLE

Je crois devoir vous mander, avant que fermer ma Lettre, ce que je viens d’apprendre. Vous connoistrez par là, que j’ay perdu ma cause, et que l’Observateur du Festin de Pierre vient de gagner son Procez. Le Roy qui fait tant de choses avantageuses pour la Religion, comme il l’avoue luy-mesme, ce Monarque qui occupe tous ses soins pour la maintenir ; ce Prince, sous qui l’on peut dire avec assurance, que l’Heresie est aux abois, et qu’elle tire continuellement à sa fin ; ce galant Roy, qui n’a point donné de relasche ny de treve à à l’Impieté, qui l’a poursuivie partout, et ne luy a laissé aucun lieu de retraite, vient enfin de reconnoistre que Moliere est vrayement diabolique, que diabolique est son cerveau, et que c’est un Diable Incarné ; et pour le punir comme il le merite, il vient d’ajouster une nouvelle pension à colle qu’il luy faisoit l’honneur de lui donner comme Autheur, luy ayant donné cette seconde et à toute sa Troupe, comme à ses Comediens. C’est un titre qu’il leur a commandé de prendre, et c’est par là qu’il a voulu faire connoistre qu’il ne se laisse pas surprendre aux Tartuffes, et qu’il connoist le merite de ceux que l’on veut opprimer dans son esprit, comme il connoist souvent les vices de ceux que l’on luy veut faire estimer. Je croy qu’après cela, nostre Observateur avouera qu’il a eu tort d’ac-