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choquantes, qui n’ont point de consequences, qui ne signifient souvent rien, et ne font que marquer l’emportement de ceux qui les disent ; mais ce qui regarde la Religion perçant jusques à l’ame, il n’est pas permis d’en parler, ny d’accuser si publiquement son Prochain. Moliere doit toutefois se consoler, puisque l’Observateur avance des choses qu’il ne peut scavoir, et qu’en pechant contre la Verité, il se fait tort à luy-mesme, et ne peut nuire à personne.

Cet Observateur qui ne manque point d’adresse, et qui a cru que ce luy devoit estre un moyen infaillible pour terrasser son ennemi, après s’estre servy du pretexte de la Religion, continue comme il a commencé, et par un detour aussi delicat que le premier, fait parler la Reyne Mere ; mais l’on fait souvent parler les Grands sans qu’ils y ayent pensé. La devotion de cette grande et vertueuse Princesse est trop solide, pour s’attacher à des bagatelles qui ne sont de consequence que pour les Tartuffes. Il y a plus longtemps qu’elle connoist le Festin de Pierre, que ceux qui en parlent. Elle sçait que l’Histoire, dont le Sujet est tiré, est arrivée en Espagne, et que l’on l’y regarde comme une chose qui peut estre utile à la Religion, et faire convertir les Libertins.

Où en serions-nous, continuë l’Autheur de ces Remarques, si Moliere voulait faire des versions de tous les livres Italiens, et s’il introduisait dans Paris, tomes les pernicieuses coustumes des pays estrangers ? Il semble à l’entendre, que les meschants Livres soient permis en Italie, et pour