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grand discours fort utile à la Religion, et fort necessaire à son sujet, prouver que les Pieces de Moliere ne valent rien, pourcequ’elles sont trop bien jouées, et qu’il sait leur donner de la grace, et en faire remarquer toutes les beautés ; mais il ne prend pas garde qu’il croit la diminuer, puisqu’il avoüe qu’il est bon Comedien, et que cette qualité n’est pas suffisante pour prouver, comme il le pretend, qu’il est mechant Autheur.

Toutes ces choses n’ont aucun rapport avec les advis charitables qu’il veut donner à Moliere. Son Jeu ne doit point avoir de demeslé avec la Religion, et la Charité qui fait parler l’Autbeur de ces Observations, n’exigeoit point de luy cette Satyre. Il fait plus toutefois, il condamne son geste et sa voix, et par un pur zele de Chrestien, et qui part d’un cœur vrayment devot, il dit que la nature luy a denié des agremens qu’il ne luy faut pas demander ; comme si quand il manquerait quelque chose à Moliere de ce costé là, ce qui se dement assez de soy-mesme, il devroit estre criminel, pour n’estre pas bien fait. Si cela avoit lieu, les Borgnes, les Bossus, les Boiteux et generalement toutes les Personnes difformes seroient bien miserables, puisque leurs corps ne pourroient pas loger une belle ame.

Vous me direz peut-estre, Monsieur, que toutes ces Observations ne font rien au sujet ; j’en demeure d’accord avec vous, mais je n’en suis pas l’Autheur, et si celuy de ces Remarques est sorty de sa matiere, vous ne le devez pas blasmer. Comme il soutient le Party de