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bord que la Charité ne fait point parler cet Autheur, et qu'il n’a point dessein de servir Moliere, encore qu‘il le mette au commencement de son Livre. On ne publie point les fautes d’un homme pour les corriger, et les avis ne sont point charitables lorsqu’on les donne au Public, et qu'il ne les peut sçavoir qu’avec tout un Peuple, et quelquefois mesme un peu plus tard. La Charité veut que l’on ne reprenne son Prochain qu’en particulier, et que l’on travaille à cacher ses fautes à tout le Monde, au moment que l’on tasche à les luy faire oonnoistre.

La premiere chose où l’Autheur de ces Observations fait connoistre sa passion, est que par une affectation qui marque que sa bile est un peu trop eschauffée, il ne traite Moliere que de Farceur ; et ne luy donnant du talent que pour la Farce, il luy oste en mesme temps, les Rencontres de Gaultier-Garguille, les Impromptus de Turlupin, la Bravoure du Capitan, la Naïveté de Jodelet, la Pance de Gros-Guillaume, et la Science du Docteur ; mais il ne considere pas que sa passion l’aveugle, et qu’il a tort de luy donner du talent pour la Farce, et de ne vouloir pas qu’il ait rien du Farceur. C'est justement dire qu’il l’est, sans en donner de preuve et soustenir en mesme temps, par des raisons convainquantes, qu'il ne l’est pas. Je ne connois point cet Autheur, mais il faut avoüer qu’il aime bien la Farce puisqu’il en parle si pertinemment, que l’on peut croire qu’il s’y connoist mieux qu’à la belle Comedie.

Après ce beau galimathias qui ne conclut rien, ce charitable Donneur d’advis veut, par un