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abondantes, & que vous nous en fournirez en ſuffiſante quantité & à bas prix, nous n’en extrairons pas d’ailleurs ; mais ſi par malheur vos bâtimens n’arrivent pas au moment de nos beſoins ou de nos caprices, ou que vos comeſtibles ayent pris à cette époque un peu de cours, on lâchera alors une ordonnance, on écrira à la Nouvelle-Angleterre de venir nous apporter des farines, & on leur ouvrira nos ports en leur annonçant nos beſoins. C’eſt un trajet de dix jours ſeulement, pour aller à Baltimore ou Philadelphie ; par ce moyen, nous aurons des proviſions pour ſix ou huit mois, & vos marchés de France regorgeant de tout, chercheront ailleurs où ils pourront trouver un débouché pour toute autre denrée toutefois que le vin, que les Étrangers ne peuvent pas nous fournir, &c. ».

Mais, Meſſieurs, pouvez-vous de bonne foi conteſter qu’un armement ne peut ſe faire tout en vin, dans quelque port que ce ſoit ; que ſi on l’envoit uniquement chargé de vins, il ſeroit obligé de reſter un an dans la Colonie pour vendre toute ſa cargaiſon, que dans ce long intervalle les grandes chaleurs du pays en auroient bientôt détérioré les parties qui ne ſeroient pas vendues tout de ſuite, & qu’enfin