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guſte Aſſemblée de la Nation, pour y faire des motions tendantes à combler la ruine du Commerce de la Métropole, qui ne ſouffre ou languit que trop ſenſiblement depuis l’eſpace d’environ deux ans.

Ces Meſſieurs, ſous prétexte que les Colonies ont manqué quelquefois d’une ſuffiſante quantité de vivres, ou ont été obligées de les payer trop cher, voudroient ouvrir leurs Ports aux Nations Étrangères, & pour intéreſſer les cœurs & diſpoſer les eſprits à partager leurs vœux, il n’y a pas d’exagération qu’ils ne ſe ſoient permis de mêler au tableau des beſoins & de la cherté ruineuſe qu’ils ont prétendu que les Armateurs de France leurs feſoient éprouver dans le commerce qu’ils ont avec eux.

Perſonne n’ignore ſans doute tout ce que l’avidité, l’ambition perſonnelle & le deſir immodéré d’acquérir une fortune plus indépendante & plus conſidérable encore que celle dont on jouit, peuvent ſuggérer de prétentions injuſtes. MM. les Députés des Colonies nous en préſente un exemple bien frappant, lorſqu’au préjudice des plus grands intérêts de la Métropole & au mépris de tous les effets malheureux qui ne manqueroient pas de réjaillir dans nos Provinces, puiſqu’ils porteroient ſur toutes nos propriétés foncières,