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lons chercher à ſe ſouſtraire aux engagemens qui en dérivent : leur patriotiſme & leur déſintéreſſement a-t-il pu être de ſi courte durée ? Fatal empire de l’intérêt perſonnel ! ils ont mieux aimé renoncer au titre glorieux d’Enfans de la Nation, que de concourir aux ſuccès du Commerce d’une Métropole, qui leur fut dans tous les temps ſi utile !…

Je vais réſumer et peu de mots ces réflexions trop rapides.

Meſſieurs les Colons croyent pouvoir dire aux Armateurs des ports de France : » Vous nous avez négligé, vous avez laiſſé manquer de vivres en diverſes circonſtances, &c. ». Ah ! ne les croyez pas, ces Américains ſi cupides, ils ne ſont pas auſſi à plaindre qu’ils l’ont prétendu : mais le Globe entier a-t’il jamais vu deux années comme en 1788 & 1789 ? La premiere a offert dans toutes nos provinces déſolées le malheureux exemple d’une diſette telle, qu’on n’en vit jamais, & la ſeconde ſi fertile en grands évènemens dans preſque toutes les parties du monde & particulièrement dans l’Empire François, que tous les genres de circulation & de communications de Commerce ont dû neceſſairement y être interrompus. Les Campagnes ont craint juſtement