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LXXXI.

L’amour est un feu qui brûle sans se voir ;
Est une blessure qui fait mal mais ne se ressent pas ;
Est un contentement mécontent ;
Est une douleur qui rend fou sans faire mal ;

Est un non vouloir plus que bien vouloir ;
Est être solitaire parmi des gens ;
Est ne jamais se contenter d’être content ;
Est un soin qui se gagne en le perdant ;

Est vouloir être emprisonné par sa propre volonté ;
Est servir celui qui vainc, le vainqueur ;
Est avoir pour qui nous tue de la loyauté ;

Mais comment peut-il causer, s’il vous plait ;
Dans les cœurs humains l’amitié ;
Si tant contraire à lui-même est ce même amour ?