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ne pouvant supporter le tourment quotidien de ces reproches et craignant aussi que l’orgueil de sa femme ne la poussât à rompre son mariage, rassembla à nouveau, contre son gré et sa volonté, l’armée la plus nombreuse qu’il put et se mit en campagne, pensant aussi que la vie sauve ne serait pas supportable si lui, un Parthe, était vaincu à la guerre par un Juif.

363 7. Quand Anilaios apprit que Mithridate marchait contre lui avec de grandes forces, il crut peu glorieux de rester dans ses marécages au lieu de se porter à la rencontre de l’ennemi. Espérant avoir le même bonheur qu’auparavant et pensant que le prix de la valeur appartient aux audacieux[1] et à ceux qui ont l’habitude de la hardiesse, il fit sortir ses troupes. 364 Beaucoup de gens s’étaient joints à son armée proprement dite pour piller le bien d’autrui et frapper de terreur l’ennemi par leur aspect. 365 Quand il se furent avancés à quatre-vingt dix stades de distance et que par l’effet de leur marche dans le désert, en plein midi, ils se sentirent accablés, principalement par la soif. Mithridate apparut et se jeta sur eux. 366 Tant à cause du manque d’eau qu’à cause de l’heure, ils n’avaient pas la force de porter les armes. Il en résulta une honteuse déroute des partisans d’Anilaios, épuisés et attaqués par des troupes fraîches. Le massacre fut grand et les hommes tombèrent par dizaines de mille. 367 Anilaios et tous ceux qui l’entouraient se retirèrent à l’abri de la forêt, donnant à Mithridate l’occasion de se réjouir beaucoup de cette victoire. À Anilaios se joignit de nouveau une foule inexpérimentée de criminels qui faisaient bon marché de leur vie pourvu qu’ils eussent quelque plaisir immédiat, de sorte que leur effectif fut égal au nombre des morts ; mais, en raison de leur ignorance, ils ne valaient pas ceux qui étaient tombés. 368 Anilaios n’en fit pas moins des incursions dans les bourgades des Babyloniens et ses violences y causèrent une dévastation générale. 369 Les Babyloniens et ceux qui faisaient la guerre envoyèrent des messagers à Naarda aux Juifs qui étaient là et réclamèrent d’eux la livraison d’Anilaios. Comme ceux-ci résistaient à leur

  1. τὴν τε ἀρετὴν τοῖς τολμῶσι A ; τὴν τε τόλμησιν M. W.