Page:OC Flavius Josephe, trad. dir. Theodore Reinach, tome 4.djvu/198

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

parce qu’ils se rappelaient que la seule source de leur bonheur avait été la valeur des frères. 348 Mais lorsqu’ils apprirent aussi le culte rendu aux dieux honorés chez les Parthes, ils jugèrent désormais impassible de supporter les outrages infligés par Anilaios à leur loi ; allant trouver Asinaios en grand nombre, ils poussèrent des clameurs contre Anilaios ; 349 ils déclaraient juste que, même si auparavant Asinaios avait dédaigné son intérêt, maintenant du moins il apportât un changement à la situation avant que sa faute n’attirât sa perte avec celle de tous ; ils disaient que le mariage de cet homme n’était conforme ni à leurs avis ni à leurs lois habituelles et que le culte que pratiquait cette femme insultait le Dieu qu’eux-mêmes vénéraient. 350 Asinaios savait d’ailleurs que l’incartade de son frère était et serait cause de grands maux, mais il la tolérait, vaincu par ses sentiments de famille, et l’excusait d’être dominé par un mal trop puissant, l’amour. 351 Mais comme de jour en jour les gens s’assemblaient plus nombreux et que leurs clameurs étaient de plus eu plus fortes, il en parla enfin à Anilaios. Il blâma sa conduite antérieure et lui recommanda de cesser d’agir ainsi à l’avenir et de renvoyer la femme à ses parents. 352 Mais ses paroles n’eurent aucun succès, et la femme, comprenant qu’elle était la cause des murmures du peuple et craignant que son amour ne causât le malheur d’Anilaios, mêla du poison à la nourriture d’Asinaios et se débarrassa de cet homme sans rien redouter des conséquences de cet acte, parce que celui qui aurait à la juger était amoureux d’elle.

353 6. Anilaios, exerçant désormais seul le pouvoir, mena son armée contre des villages de Mithridate, un des premiers parmi les Parthes et gendre du roi Artabane, et les livra au pillage ; il y trouva beaucoup d’argent, d’esclaves, de troupeaux et de tout ce dont la possession rend heureux. 354 Mais Mithridate était là par hasard. Dès qu’il connut la prise de ses villages, il fut très irrité qu’Anilaios eût commencé à lui faire du tort sans aucune provocation et eût, de plus, méprisé sa dignité ; il réunit donc tous les cavaliers qu’il put, la plupart en pleine force, et se porta à la rencontre des gens d’Anilaios. Quand il fut arrivé dans une de ses bourgades,