Page:OC Flavius Josephe, trad. dir. Theodore Reinach, tome 4.djvu/193

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Comme ils avaient perdu leur père, leur mère leur fit apprendre la fabrication des toiles, car il n’est pas déshonorant aux yeux des indigènes que les hommes travaillent la laine. Mais celui qui surveillait leur travail et chez qui ils avaient fait leur apprentissage, les frappa parce qu’il leur reprochait d’arriver on retard. 315 Ils regardèrent ce châtiment comme une injustice et, s’emparant de toutes les armes gardées dans la maison, s’en furent vers une région qui séparait les fleuves, propre à fournir de bons pâturages et du fourrage à mettre en réserve pour l’hiver. Autour d’eux se rassemblèrent les jeunes gens les plus dénués de ressources, qu’ils pourvurent d’armes et dont ils devinrent les chefs ; rien ne les empêcha de les tourner vers le mal. 316 Devenus invincibles et ayant construit une citadelle, ils envoyaient auprès des bergers pour leur ordonner de verser un tribut de bétail, ce qui leur fournissait une nourriture suffisante ; ils promettaient leur amitié à ceux qui acceptaient, ainsi qu’une protection contre n’importe quel ennemi venu d’ailleurs, et menaçaient ceux qui refusaient de massacrer leurs troupeaux. 317 Les bergers, ne pouvant faire autrement, les écoutaient et leur envoyaient le bétail prescrit. Ainsi la force acquise par eux augmenta et ils furent maîtres de s’élancer sur le champ pour maltraiter qui bon leur semblait. Tous ceux qui les rencontraient commençaient à les servir et ils étaient redoutables même pour ceux qui voulaient se mesurer avec eux, de sorte que leur renom arrivait, déjà au roi des Parthes.

318 2. Or, le satrape de Babylonie, informé de la chose, voulut les écraser avant que le mal ne devint plus grave. Réunissant une armée aussi forte que possible de Parthes et de Babyloniens, il marcha contre eux dans le dessein de les surprendre et de les enlever par son attaque avant même qu’on eût annoncé qu’il préparait son armée. 319 Il se posta donc autour du marais et se reposa. Le lendemain était un sabbat, jour consacré par les Juifs à un repos absolu ; il pensait que les ennemis n’oseraient pas lui résister et croyait qu’il pourrait les prendre sans combat et les ramener enchaînés. Il s’avança donc peu à peu, parce qu’il voulait tomber sur eux à l’improviste. 320 Mais Asinaios se trouvait alors