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et le héraut ayant annoncé qu’Achab était mort, (les Hébreux) rentrèrent chez eux. On rapporta le cadavre d’Achab à Samarie, où on l’ensevelit, et, ayant lavé le char à la fontaine d’Izara, — car il était souillé du sang du roi, — on reconnut la vérité de la prophétie d’Elie : en effet, les chiens léchèrent son sang et, dans la suite, les prostituées accoutumèrent de se laver à cette fontaine. D’autre part, il était bien mort à Ramathon, comme Michéas l’avait prédit, et les dires des deux prophètes s’étaient ainsi réalisés pour Achab. Il convient donc d’estimer très haut la Divinité, de lui accorder tous les honneurs et de la révérer, de ne point ajouter plus de créance à ce qui flatte nos goûts et nos désirs qu’à la vérité et de penser qu’il n’est rien de plus utile que la prophétie et la prescience de l’avenir obtenue grâce aux prophètes, puisque Dieu nous avertit ainsi de quoi il faut nous garder. Il convient également, en s’inspirant du sort de ce roi, de réfléchir sur la puissance du destin, puisque, même en le connaissant d’avance, il est impossible de l’éviter ; il s’insinue dans l’âme des hommes en les flattant d’heureuses espérances, par quoi il les mène au point où il les terrassera. Il apparaît donc qu’Achab eut l’esprit égaré par lui, si bien qu’il n’eut pas foi en ceux qui lui prédisaient la défaite, et sa croyance en ceux qui prophétisaient en courtisans lui coûta la vie. Il eut pour successeur son fils Ochozias.