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le roi ordonna d’emmener l’importun pour qu’il fût mis en prison sous la garde d’Achamon, le gouverneur de la ville, et de ne rien lui donner que du pain et de l’eau.

5. Achab et Josaphat, roi de Jérusalem, emmenèrent leurs troupes et marchèrent vers Aramathé, ville de la Galaditide. Le roi des Syriens, averti de leur expédition, fit sortir son armée contre eux et établit son camp non loin d’Aramathé. Achab et Josaphat convinrent qu’Achab se dépouillerait de son costume royal, tandis que le roi de Jérusalem le revêtirait et se tiendrait dans la mêlée, croyant déjouer par ce calcul les prédictions de Michéas. Mais la fatalité le trouva, même sans ses insignes. En effet, Adad, le roi des Syriens, recommanda à l’armée, par la voix des chefs, de ne mettre à mort nul autre que le seul roi des Israélites. Les Syriens, le combat engagé, ayant aperçu Josaphat qui se tenait devant les rangs, se figurant voir Achab, s’élancèrent sur lui et l’entourèrent. Mais lorsque, venus plus près, ils reconnurent leur méprise, ils firent tous demi-tour. En lutte depuis le point du jour jusqu’à la nuit et vainqueurs, ils ne tuèrent personne, selon la recommandation du roi ; ils cherchaient uniquement à tuer Achab, mais ne purent le rencontrer. Cependant, un page du roi Adad, nommé Amanos, ayant lancé des flèches sur les ennemis, blessa le roi au poumon à travers sa cuirasse. Achab résolut de ne pas faire connaître l’accident à l’armée, de peur de la déterminer à la fuite, mais il ordonna au conducteur de faire tourner son char et de l’emmener loin du combat, car il était blessé grièvement. Au milieu de ses souffrances, il demeura sur son char jusqu’au coucher du soleil et mourut de la perte de son sang.

6. L’armée des Syriens, à la tombée de la nuit, revint au camp retranché,