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montré les Israélites en fuite, poursuivis par les Syriens et dispersés dans les montagnes comme des troupeaux laissés sans bergers. Cela signifiait, ajoutait-il, que ceux-ci s’en retourneraient en paix chez eux, et que seul le roi tomberait dans la bataille. A ces paroles de Michéas, Achab s’écrie à Josaphat : « Je t’avais bien dit tout à l’heure les dispositions de cet homme à cet égard, et qu’il m’avait prophétisé les pires destins. » Et comme Michéas répétait qu’il ferait bien d’écouter toutes les paroles de Dieu, que les faux prophètes l’avaient encouragé à faire la guerre par l’espérance de la victoire et qu’il devait succomber dans la bataille, Achab tomba en proie à l’inquiétude ; mais Sédécias, un des faux prophètes, s’approcha et l’exhorta à négliger les propos de Michéas, car il ne disait rien de véridique. Il en donnait pour preuve les prophéties d’Élie, qui savait mieux que lui prévoir l’avenir. Ce dernier, en effet, disait-il, avait dit que les chiens lécheraient le sang d’Achab dans la ville d’Izara, dans le champ de Naboth, ainsi qu’il était arrivé à Naboth, lapidé par le peuple à cause de lui. « Il est donc manifeste que Michéas ment en contredisant un prophète supérieur à lui et en affirmant que le roi mourra d’ici trois jours. Mais vous allez reconnaître s’il est véridique et s’il possède la puissance de l’inspiration divine. Qu’à l’instant même, si je le frappe, il me paralyse la main, ainsi que Jadôn dessécha la droite du roi Jéroboam qui voulait le saisir : car tu as certainement, je pense, ouï parler de ce fait. » Et comme, en effet, il frappa Michéas impunément, Achab, rassuré, fut rempli d’ardeur pour mener son armée contra le Syrien : c’était, je crois, la fatalité qui l’emportait et faisait ajouter plus de foi aux faux prophètes qu’au vrai, afin de précipiter le dénouement. Cependant Sédécias, s’étant fabriqué des cornes de fer, dit à Achab que Dieu lui signifiait par là qu’il abattrait la Syrie tout entière. Mais comme Michéas disait que, dans peu de jours, Sédécias irait de cellier en cellier pour se cacher, cherchant à esquiver le châtiment de ses mensonges,