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d’Achab la vie sauve, s’il leur permettait d’aller trouver celui-ci, il y consentit. Alors, revêtus de cilices et la tête entourée de cordes, c’est dans cet accoutrement qu’anciennement les Syriens suppliaient, ils se présentèrent chez Achab et exprimèrent le souhait qu’il laissât la vie à Adad, que ce bienfait rendrait pour toujours son esclave. Achab répondit qu’il se réjouissait qu’Adad eût survécu et n’eut éprouvé aucun mal dans la bataille et lui promit les égards et les bontés qu’on a pour un frère. Ayant reçu le serment qu’il ne ferait aucun mal à Adad s’il apparaissait, ils vont le tirer de la maison où il était caché et l’amènent à Achab, qui était assis sur son char. Et Adad se prosterna devant lui. Alors Achab, lui tendant la main droite, le fait monter sur son char, l’embrasse, le rassure et l’exhorte à ne rien craindre. Adad le remercie et s’engage à se souvenir de ce bien-fait toute sa vie. Il promit de restituer les villes des Israélites dont les rois ses prédécesseurs s’étaient emparés et d’ouvrir Damas de façon à permettre aux Israélites de s’y installer, ainsi que ses pères en avaient le droit à Samarie. Après échange de serments et de conventions, Achab le renvoya comblé de présents dans son royaume. Ainsi prit fin la campagne d’Adad, roi des Syriens, contre Achab et les Israélites.

5. Cependant un prophète, nommé Michéas, s’approchant d’un Israélite, le pria de le frapper à la tête : il se conformerait ainsi à-la volonté de Dieu. L’homme ayant refusé, il lui prédit que, pour avoir contrevenu aux prescriptions divines, il rencontrerait un lion qui le tuerait. Et ainsi il advint. Ensuite le prophète aborde un second homme et lui intime le même ordre. L’homme le frappe et lui fend le crane. Le prophète, la tête bandée, s’approche du roi, lui raconte qu’il avait fait la campagne et avait reçu un prisonnier en garde des mains du capitaine, mais l’homme s’étant échappé, il craignait d’être mis à mort par le chef qui le lui avait confié : celui-ci l’avait, en effet, menacé de mort en pareil cas. Alors, comme Achab affirmait qu’il méritait, en effet, de mourir, il découvre sa tête et le roi reconnaît le prophète