Page:OC Flavius Josephe, trad. dir. Theodore Reinach, tome 2.djvu/241

Cette page n’a pas encore été corrigée

table avec les trente-deux rois ses alliés. Celui-ci ordonna incontinent d’entourer la ville d’une circonvallation, de dresser des terrassements et de ne négliger aucune méthode de siège. Devant ces opérations, Achab se trouvait dans une terrible anxiété avec tout le peuple. Mais il fut rassuré et soulagé de ses craintes par un prophète qui vint le trouver et lui déclara que Dieu promettait de livrer entre ses mains toutes ces myriades d’ennemis. Comme il demandait à qui serait due la victoire : « Aux fils de tes capitaines, répondit-il, sous ta propre conduite, vu l’impéritie de tes adversaires. » Il réunit alors les fils des capitaines, qui se trouvèrent ait nombre de deux cent trente-deux environ et, sachant le Syrien en train de festoyer et de se délasser, il ouvre les portes et fait sortir les enfants. Cependant, les sentinelles les ayant signalés à Adad, celui-ci envoie quelques hommes à leur rencontre et leur commande, si ces hommes venaient pour se battre, de les lui amener ligotés, et s’ils avaient des intentions pacifiques, de faire de même. Mais Achab tenait prêt tout le reste de l’armée en dedans des remparts. D’abord les fils des capitaines chargent les gardes, en tuent un grand nombre et poursuivent les autres jusqu’au camp ennemi. Témoin de leur succès, le roi des Israélites fait alors sortir tout le reste de l’armée. Celle-ci, tombant à l’improviste sur les Syriens, les écrase : en effet, ils s’attendaient si peu à cette sortie, que le choc fut reçu par des hommes désarmés et en état d’ivresse, si bien qu’en s’enfuyant des campements, ils abandonnèrent leurs armures complètes et que le roi eut peine à se sauver à cheval. Achab chemina longtemps à la poursuite des Syriens, les taillant en pièces. Après avoir pillé leur camp retranché, qui n’était pas médiocrement riche, mais renfermait quantité d’or et d’argent, il s’empara des chars et des chevaux d’Adad et s’en retourna dans la ville. Cependant le prophète lui recommanda de se préparer et de tenir ses forces prêtes parce que, l’année suivante, le Syrien entre-prendrait une nouvelle campagne contre lui. Et Achab suivit cet avis.

3. Adad, échappé au désastre avec tout ce qu’il put sauver de l’armée, se concerta avec ses amis pour savoir comment s’y prendre contre