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avait eu la mortification de se voir refuser l’objet de ses désirs. Jézabel l’exhorta à ne pas se montrer pusillanime en l’occurrence, à bannir sou chagrin et à reprendre soin de son corps comme à l’ordinaire ; elle se chargeait, pour sa part, du châtiment de Naboth. Aussitôt elle envoie des lettres aux notables Israélites au nom d’Achab, les priant d’ordonner un jeûne et de faire une assemblée où s’assoirait au premier rang Naboth, qui était d’une famille illustre ; trois hommes sans scrupules, subornés par eux, viendraient témoigner contre lui qu’il avait blasphémé Dieu et le roi ; alors on le lapiderait et on s’en déferait ainsi. Naboth, convaincu, suivant l’ordre de la reine, d’avoir blasphémé Dieu et Achab, mourut lapidé par la foule. Jézabel, à cette nouvelle, entre chez le roi et l’invite à prendre possession, sans bourse délier, de la vigne de Naboth. Achab se réjouit de cette bonne fortune ; il saute hors du lit et court voir la vigne de Naboth. Mais Dieu, courroucé, envoie le prophète Élie dans le champ de Naboth pour rencontrer Achab et l’interroger pourquoi, après avoir tué le légitime propriétaire du champ, il s’en était constitué injustement l’héritier. Quand il parut devant Achab, le roi lui dit qu’il pouvait prononcer sur lui comme il l’entendrait, car il avait honte d’être surpris par lui en faute. Alors Élie lui prédit que, dans le même lieu où le cadavre de Naboth a été dévoré par les chiens, son sang et celui de sa femme sera répandu, et toute sa famille périra, pour avoir osé de telles iniquités et fait périr un citoyen iniquement, contrairement aux lois de sa patrie. Achab, pénétré de douleur et de remords pour son crime, revêtit un cilice et s’en alla pieds nus, sans toucher aucune nourriture, confessant hautement ses péchés, dans l’espoir d’apaiser Dieu. Dieu dit alors au prophète que, tant qu’Achab vivrait, il ajournerait le châtiment de sa race en considération de son repentir, mais qu’il accomplirait sa menace sur le fils d’Achab. Et le prophète en informa le roi.

XIV

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