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ne pas s’inquiéter de ce qui s’était passé, car nul de ses ennemis ne triompherait de lui, lui ordonne de rentrer dans son pays et de désigner, comme roi des Hébreux, Jéhu (Yéous), fils de Némessaeos et, comme roi des Syriens, Azaèl(os) de Damas, enfin de se choisir comme successeur à lui même Élisée (Elissaeos) de la ville d’Abéla : le peuple impie serait anéanti, partie par Azael, partie par Jéhu. Élie, ayant entendu ces paroles, retourne au pays des Hébreux et, ayant surpris Élisée, fils de Saphat(os), en train de labourer avec quelques autres qui poussaient douze attelages, il s’approcha et lança sur lui son manteau. Aussitôt Élisée se mit à prophétiser et, laissant ses bœufs, suivit Élie. Cependant il lui demanda la permission d’embrasser ses parents et, comme Élie la lui accorda, il prit congé d’eux et s’en alla ensuite avec lui, et, durant toute la vie d’Élie, il fut son disciple et son serviteur.

8. Tels furent les actes de ce prophète. Cependant, il y avait un certain Naboth (Nabouthos) dans la ville d’Izaros, qui possédait un champ dans le voisinage du roi. Celui-ci lui demanda de lui vendre, au prix qu’il voudrait. son champ qui était proche des siens, car il désirait les joindre et n’en faire qu’un seul domaine ; que s’il ne voulait pas d’argent, il lui serait loisible de choisir en échange un des champs du roi. Naboth répondit qu’il n’en ferait rien et qu’il entendait cueillir lui-même les fruits de sa terre, celle qu’il avait héritée de son père. Tourmenté comme d’une offense de n’avoir pu s’emparer du patrimoine d’autrui, le roi s’abstint du bain et du repas. Comme Jézabel,. sa femme, lui demandait le motif de son chagrin, pourquoi il refusait de se baigner, ne déjeunait ni ne dînait, il lui raconta la stupidité de Naboth, et comment, encore qu’il eût usé envers lui de paroles plus conciliantes et plus humbles qu’il ne convient à la puissance royale, il