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qu’il ne mit pas le feu aux bois à la dérobée. La foule s’étant approchée, il prit douze pierres, selon le nombre des tribus du peuple hébreu, et en dressa un autel de sacrifice, autour duquel il creusa un fossé très profond. Puis il posa les bûches sur l’autel et les chairs au-dessus, et commanda qu’on remplit quatre cruches d’eau à la fontaine et qu’on les versât sur l’autel de façon à faire déborder le liquide et à remplir tout le fossé comme avec une source jaillissante. Cela fait, il commença de prier Dieu, le suppliant de manifester sa puissance au peuple depuis si longtemps égaré. Pendant qu’il parlait, soudain une flamme s’abattit du ciel aux yeux du peuple et dévora la victime ; l’eau même s’évapora et tout l’endroit resta à sec.

6. À ce spectacle, les Israélites se jetèrent à terre et adorèrent le Dieu un, l’appelant le plus ; rand et le seul véritable, traitant les autres de vains noms forgés par une croyance grossière et insensée. Puis ils se saisissent des prophètes de ces faux dieux et les mettent à mort sur l’exhortation d’Élie. Et celui-ci dit au roi d’aller prendre son repas, sans autre souci, car bientôt il verrait Dieu envoyer la pluie. Alors Achab se retira ; Élie monta au sommet du mont Carmel, s’assit sur le sol, appuya sa tête contre ses genoux et pria son serviteur de monter ; sur un poste de guette d’où ses regards porteraient sur la mer, et, dès qu’il verrait un nuage se former quelque part, de le prévenir, car jusque-là le ciel était resté serein. Le serviteur fit la course à plusieurs reprises et chaque fois dit ne rien voir ; à son septième voyage, il déclara apercevoir un point noir dans l’air, pas plus grand que la trace du pied d’un homme. A cette nouvelle, Élie envoie un messager à Achab pour lui conseiller de rentrer à la ville avant que n’éclate l’averse. Achab arrive dans la ville de Yesrael, et peu après, le ciel s’obscurcit et se couvre de nuages, un vent violent survient avec une pluie abondante. Et le prophète,