Page:OC Flavius Josephe, trad. dir. Theodore Reinach, tome 2.djvu/234

Cette page n’a pas encore été corrigée

incapable de flatter le roi, répond que c’est lui, Achab, qui est responsable de tous ces malheurs, lui et sa famille, parce qu’ils ont introduit dans le pays des dieux étrangers et les adorent, au mépris de leur Dieu national, le seul véridique, et sans plus se soucier de celui-ci. Quant à présent, il l’invitait, dés sou retour, à réunir autour de lui tout le peuple sur le mont Carmel, ainsi que ses prophètes et ceux de sa femme, dont il indiqua le nombre, et les prophètes des bocages sacrés, au nombre d’environ quatre cents Quand ils furent tous accourus sur ladite montagne, mandés par Achab, le prophète Élie, se dressant au milieu d’eux, leur demanda jusqu’à quand ils vivraient ainsi flottant dans leur sentiment et leurs opinions. En effet, s’ils tenaient que le Dieu de leur pays était le vrai et l’unique, il fallait lui obéir et suivre ses commandements ; que s’ils ne faisaient aucun cas de lui et jugeaient qu’il fallait adorer des dieux étrangers, ils n’avaient qu’à s’attacher à ceux-ci. Le peuple n’avant rien répondu à ces paroles. Élie voulut éprouver la puissance des dieux étrangers et celle de son Dieu dont il était là le seul prophète, taudis que les autres étaient quatre cents : il demanda qu’on lui permit de prendre une génisse et, une fois immolée, de la placer sur le bûcher sans allumer de feu par-dessous ; les autres feraient de même et supplieraient leurs dieux de consumer les bois : ainsi ils connaîtraient la véritable nature de Dieu. Cette proposition agréée, Élie invita les prophètes à faire leur choix les premiers, à immoler la génisse et à invoquer leurs dieux Comme rien ne se produisit après ce sacrifice, en dépit de leurs prières et de leurs invocations, Élie, en raillant, les exhorta à appeler leurs dieux à grands cris, car, sans doute, ils étaient en voyage ou endormis. En vain ils continuèrent leurs invocations de l’aube jusqu’à midi, se tailladant avec leurs glaives et leurs lances, selon la coutume de leur pays. Alors, Élie, voulant à son tour effectuer son sacrifice, pria les faux prophètes de reculer, le reste du peuple de s’avancer près de lui pour bien veiller à ce