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nourrir son enfant et le prophète ; rien ne leur fit défaut jusqu’à ce que la sécheresse eût cessé. Ce manque de pluie est aussi mentionné par Ménandre dans les Annales d’Ithobal, roi des Tyriens, en ces termes : « Une sécheresse eut lieu sous lui depuis le mois Hyperbérétaios jusqu’au mois Hyperbérétaios de l’année suivante, mais, sur ses supplications, de violents coups de tonnerre se produisirent. Ce roi fonda la ville de Botrys en Phénicie et celle d’Auza en Libye. » Tels sont les détails donnés par Ménandre sur la sécheresse qui eut lieu sous Achab, car Ithobal, roi des Tyriens, fut le contemporain de ce roi.

3. Revenons à la femme dont nous avons parlé, celle qui nourrissait le prophète : son enfant étant tombé malade au point de perdre le souffle et de passer pour mort, elle gémissait, se déchirait la poitrine de ses mains, poussant des plaintes que lui inspirait sa douleur ; elle accusait le prophète d’être venu chez elle pour dénoncer ses péchés et d’avoir causé ainsi la mort de l’enfant. Mais lui l’invita à reprendre courage et à lui confier son fils, à qui il rendrait la vie. Elle lui livra donc le corps et il l’emporta dans la cellule où il habitait, l’étendit sur le lit et éleva sa voix vers Dieu, lui reprochant d’avoir mal récompensé celle qui l’avait accueilli et nourri, puisqu’il lui enlevait son fils ; il le supplia de faire rentrer l’âme dans le corps de l’enfant et de lui rendre la vie. Dieu prit en pitié la mère et consentit à épargner au prophète la honte de sembler être venu chez elle pour son malheur : contre toute attente l’enfant revécut. La femme remercia le prophète et déclara qu’elle voyait clairement à présent que la divinité conversait bien avec lui.

4. A quelque temps de là, il va trouver le roi Achab, selon la volonté de Dieu, pour lui annoncer la pluie prochaine. La famine sévissait alors dans tout le pays avec une complète pénurie des vivres nécessaires : non seulement les hommes manquaient de pain, mais le sol, privé de pluie, ne pouvait même fournir la pâture nécessaire aux chevaux et autres bêtes de somme. Aussi le roi, ayant appelé Obédias,