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2. Un prophète du Dieu suprême, de la ville de Thesbône en Galaditide, vint près d’Achab et lui révéla que Dieu lui avait annoncé qu’il ne ferait pas pleuvoir durant ces années-là et n’enverrait pas de rosée sur la terre jusqu’à ce que son prophète reparût. Ayant confirmé ces paroles par serment, il se retira vers le sud et établit sa demeure près d’un torrent qui lui fournissait à boire ; quant à la nourriture, chaque jour des corbeaux la lui apportaient. Mais comme le cours d’eau vint à se tarir, faute de pluie, il se rendit dans la ville de Sarephtha non loin de Sidon et de Tyr, entre lesquelles elle est située : Dieu le lui ordonnait, ajoutant qu’il trouverait là une veuve qui lui donnerait à manger. Parvenu à peu de distance de la porte, il aperçoit une ouvrière occupée à recueillir du bois. Dieu lui ayant marqué que c’était cette femme qui allait le nourrir, il s’approcha d’elle, la salua et lui demanda de l’eau à boire ; puis, comme elle s’en allait, il la rappela et la pria de lui rapporter aussi du pain. La femme jura qu’elle n’avait rien chez elle qu’une poignée de farine et un peu d’huile et qu’elle allait, après avoir ramassé du bois, pétrir cette farine et en faire du pain pour elle et son enfant ; après quoi, ce pain épuisé, disait-elle, ils mourraient de faim, n’ayant plus aucune ressource. — « Reprends courage, dit alors le prophète, retourne chez toi et attends-toi à un sort meilleur, mais fais-moi d’abord un petit mets pour moi et apporte-le. Car je te prédis que ai ce vase de farine ai cette fiole d’huile ne s’épuiseront jamais pour toi, jusqu’à ce que Dieu ait fait pleuvoir. » Il dit, et la femme, revenue chez elle, fit ce qui lui avait été prescrit, et elle eut de quoi manger pour elle et de quoi