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prophète, comme s’il eût estimé pour des bienfaits les maux les plus affreux, la mort de sa famille et la ruine de sa maison, ne fit que se pervertir davantage, et chaque jour, comme un champion du crime, il y donnait tous ses efforts. A la fin, ayant réuni de nouveau son armée, il marcha contre une ville non sans importance, nommée Aramathôn, située à quarante stades de Jérusalem, s’en empara et la fortifia, avec le projet d’y laisser une garnison et de s’en servir comme d’un poste avancé pour aller ravager le royaume d’Asa.

4. Asa, redoutant l’entreprise de l’ennemi et réfléchissant que les troupes laissées à Aramathôn feraient beaucoup de mal dans tout son royaume, dépêcha des envoyés avec de l’or et de l’argent au roi des Damascéniens pour le supplier de lui venir en aide et pour lui rappeler aussi qu’une amitié datant de leurs pères les liait l’un à l’autre. Le roi de Damas reçut avec plaisir celle quantité de richesses et fit alliance avec lui en rompant toute amitié avec Basa ; il envoya ses capitaines vers les villes du royaume d’Israël, avec ordre de les dévaster. Ceux-ci se mirent eu route et brûlèrent ou saccagèrent quantité de villes, telles Yoannès, Dana, Abellané et beaucoup d’autres. A ces nouvelles, le roi des Israélites cessa de bâtir et de fortifier Aramathôn et s’en retourna en hâte porter secours à ses sujets en danger. Cependant Asa s’empara des matériaux réunis par Basa pour la construction de la place et fonda dans le même endroit deux villes fortes, dont l’une s’appela Gaba, l’autre Mestaphas. Dans la suite, Basa n’eut plus l’occasion de faire campagne contre Asa. Il fut prévenu, eu effet, par le destin. On l’ensevelit dans la ville de Tharsa,