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cent mille fantassins, cent mille cavaliers et trois cents chars. Zaraeos avait poussé jusqu’à la ville de Marissa, qui est dans la tribu de Juda, lorsque Asa marcha à sa rencontre avec ses troupes. Il rangea son armée en bataille en face de l’ennemi dans un ravin nommé Saphtha, non loin de cette ville, et dés qu’il aperçut la multitude des Éthiopiens, il éleva la voix pour demander à Dieu la victoire et la destruction de toutes ces myriades d’adversaires. Rien ne lui donnerait, disait il, le courage de marcher contre Zaraeos, si ce n’est cet appui divin qui peut assurer au petit nombre l’avantage sur le grand et aux faibles sur le fort.

2. Pendant qu’Asa parlait ainsi, Dieu lui donna un signe de victoire. Alors il engage la lutte, tout joyeux des prédictions de Dieu, massacre nombre d’Éthiopiens et chasse le reste en déroute jusque dans le pays de Gérar. Puis, ayant cessé le carnage, les vainqueurs partent au pillage de la ville, — car Gérar était prise, — ainsi que du camp ennemi, de sorte qu’ils enlevèrent quantité d’or et d’argent et emportèrent un fort butin : chameaux, bêtes de somme et troupeaux de bétail. Asa et ses troupes, après une si grande victoire et un tel butin procurés par Dieu, retournèrent à Jérusalem. Comme ils y arrivaient, ils rencontrèrent sur la route un prophète nommé Azarias. Celui-ci leur commanda de s’arrêter et commença à leur dire que cette victoire leur avait été accordée par Dieu parce qu’ils s’étaient montrés justes et purs et qu’ils avaient agi en tout selon sa volonté. « Que si donc vous persévérez, dit-il, Dieu vous procurera toujours la victoire sur vos ennemis et une vie pleine de félicité ; mais si vous trahissez la religion, il vous arrivera tout le contraire. Il viendra alors un temps où l’on ne trouvera plus un seul prophète