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Pourtant il eût été juste de votre part de pardonner à un homme jeune, et inexpérimenté dans le gouvernement d’un peuple, non seulement des propos désagréables, mais même quelque acte fâcheux qu’il aurait pu commettre par l’effet de sa jeunesse et de son ignorance des affaires : vous auriez dû agir ainsi par égard pour son père Salomon et pour les bienfaits dont celui-ci vous a comblés : car il convient que la faute des enfants soit rachetée par les mérites des pères. Mais vous n’avez songé à rien de tout cela, ni naguère, ni maintenant, et vous voilà toute une grande armée marchant contre nous. Cependant, qu’est-ce qui vous donne foi en la victoire ? Sont-ce les génisses d’or et les autels établis sur les hauteurs, qui sont des preuves de votre impiété et non de votre dévotion ? Ou est-ce votre armée, supérieure en nombre à la nôtre, qui vous donne bon espoir ? Mais la force des myriades n’est rien quand une armée combat pour une cause scélérate : c’est dans la justice seule et la piété envers la divinité que peut résider l’espérance vraiment certaine de vaincre ses adversaires, et cette espérance, elle est citez nous qui avons observé dès l’origine les institutions légales et révérons notre Dieu propre, non un Dieu façonné à la main d’une matière fragile. ni inventé par un roi criminel dans le dessein de tromper le peuple, mais un Dieu qui s’est créé lui-même, et qui est le commencement et la fin de toutes choses. Je vous conjure donc, même à cette heure, de vous repentir et de suivre un plus judicieux avis en renonçant à la lutte et en vous ralliant aux institutions nationales et aux principes qui vous ont conduits à un si haut degré de prospérité. »

3. Ainsi parla Abias au peuple. Tandis qu’il parlait encore, Jéroboam dépêcha en secret quelques soldats qui sortirent du camp par des issues dissimulées pour aller cerner Abias. Celui-ci ainsi pris au milieu des ennemis, son armée s’effraya et perdit courage. Mais Abias se mit à les exhorter et les conjura de mettre leurs espoirs en Dieu,