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conduite de leurs maîtres : ils renoncent à une tempérance qui semblerait blâmer l’impudence de ceux-ci, et adoptent leurs vices comme si c’étaient des vertus : en effet, il n’est pas possible de paraître approuver la conduite des rois, si l’on n’agit pas comme eux. C’est ainsi qu’il advint aux sujets de Roboam : témoins de ses impiétés et de ses débordements, ils s’efforcèrent de ne pas offenser le roi par leur attachement à la vertu. Cependant, pour châtier ses outrages, Dieu envoie le roi des Égyptiens, Sousac(os), dont Hérodote attribue par erreur les actes à Sésostris. Ce Sousac marche contre Roboam, la cinquième année de son règne, avec de nombreuses myriades de combattants : il était suivi de douze cents chars, de soixante mille cavaliers et de quatre cent mille fantassins ; la plupart étaient tirés de Libye et d’Éthiopie. Ayant donc fait irruption dans le pays des Hébreux, il s’empare sans coup férir des villes les plus fortes du royaume de Roboam, et, après les avoir munies de garnisons, marche sur Jérusalem.

3. Roboam et le peuple, enfermés dans la ville, par suite de l’expédition de Sousac, suppliaient Dieu de leur donner la victoire et le salut, mais ils ne purent le persuader de soutenir leur cause. Le prophète Saméas leur déclara que Dieu menaçait de les abandonner, comme eux-mêmes avaient abandonné son culte. En entendant ces paroles, le découragement les envahit et, ne voyant plus de moyen de salut, ils s’empressèrent tous de confesser que Dieu aurait raison de les délaisser, puisqu’ils s’étaient montrés impies à son égard et avaient violé ses lois. Quand Dieu les vit ainsi disposés et s’avouant mutuellement leurs péchés, il dit au prophète qu’il ne voulait pas leur ruine, mais les assujettirait néanmoins aux Égyptiens, afin qu’ils connussent s’il était moins pénible de servir un homme que Dieu. Cependant Sousac, s’étant emparé sans coup férir de la ville, où Roboam, dans sa terreur, l’avait accueilli, ne respecta pas les conventions