Page:OC Flavius Josephe, trad. dir. Theodore Reinach, tome 2.djvu/214

Cette page n’a pas encore été corrigée

les offrandes de l’hospitalité. Le prophète lui répond que Dieu lui avait interdit de rien goûter chez aucun habitant de leur ville : « Mais, en tout cas, repartit l’autre, cette interdiction ne visait pas ma demeure. Je suis prophète, moi aussi, j’observe le même culte que toi envers Dieu, et je viens maintenant, envoyé par lui, pour t’emmener dîner chez moi. » L’autre, crédule à ces mensonges, consent à rebrousser chemin. Hais pendant qu’ils dînaient encore et s’entretenaient en amis, voici que Dieu apparaît à Jadon et lui déclare que, avant transgressé ses ordres, il subira un châtiment et lequel : « un lion, dit-il, te rencontrera sur ton chemin, après ton départ ; tu seras dévoré par lui et seras privé de sépulture dans les tombes de tes pères. » Ces choses arrivèrent, j’imagine, par le dessein de Dieu, afin que Jéroboam ne s’arrêtât pas aux paroles de Jadon ainsi convaincu de mensonge. Or, tandis que Jadon s’en retournait vers Jérusalem, il rencontra un lion qui l’arracha à bas de sa monture et le mit en pièces. Quant à l’âne, le lion ne lui fit aucun mal, mais s’accroupissant à côté de lui, il veilla sur lui et sur le cadavre du prophète, tant que quelques voyageurs l’avant aperçu s’en allèrent dans la ville l’annoncer au faux prophète. Celui-ci dépêcha ses fils pour rapporter le corps dans la ville, lui fit des funérailles pompeuses, en recommandant à ses fils de l’enterrer lui-mène, quand il mourrait, auprès de Jadon, car tout était vrai de ce qu’il avait prophétisé touchant la ville et l’autel et les prêtres et les faux prophètes ; lui-même échapperait à tout outrage après sa mort, s’il était enterré avec ce prophète et si ses ossements se confondaient avec les siens. Ayant donc enseveli le prophète et fait ces recommandations à ses fils, toujours pervers et impie, il va trouver Jéroboam et s’écrie : « Pourquoi donc es-tu troublé par les discours de cet insensé ? » Comme le roi lui contait l’épisode de l’autel et de sa main, affirmant que c’était un être vraiment divin, un excellent prophète, le scélérat commença d’ébranler cette