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Convaincu alors que l’homme était véridique et possédait une prescience divine, Jéroboam lui demanda de prier Dieu de ranimer sa main droite. Le prophète supplia Dieu d’y consentir, et le roi, charmé de voir sa main revenir à son état naturel, invita le prophète à souper chez lui. Mais Jadon répondit qu’il ne pouvait souffrir d’entrer chez lui ni de goûter ni pain, ni eau dans cette ville : Dieu, affirmait-il, le lui avait interdit, ainsi que de reprendre le chemin par où il était venu, mais il devait, pour s’en retourner, en choisir un autre. Le roi admira sa fermeté nais demeura, quant à lui, dans l’inquiétude, car ces prédictions lui donnèrent à craindre que ses affaires ne vinssent à mal tourner.

IX

Le faux prophète de Béthel.

1. Il y avait dans la ville un méchant vieillard, un faux prophète, que Jéroboam tenait en estime, trompé par ses discours flatteurs. Cet homme gardait alors le lit, affaibli par la vieillesse. Ses fils lui rapportèrent l’incident du prophète venu de Jérusalem, les signes miraculeux qui s’étaient produits, et comment Jéroboam, après avoir eu la main desséchée, en avait recouvré l’usage, grâce aux prières de son visiteur. Alors il craignit que l’étranger ne l’éclipsât auprès du roi et n’en reçût des honneurs plus considérables. Il ordonna donc à ses fils de seller aussitôt son âne et de le lui tenir prêt pour un voyage. Ceux-ci s’empressent d’obéir ; lui, enfourche alors la bête et se met à la poursuite du prophète. Il le trouva se reposant sous un arbre touffu et ombreux comme un chêne de belle taille ; il l’embrasse d’abord, puis lui reproche de n’être pas entré chez lui pour y accepter