Page:OC Flavius Josephe, trad. dir. Theodore Reinach, tome 2.djvu/210

Cette page n’a pas encore été corrigée

la volonté divine afin que s’accomplit ce qu’Achias avait prophétisé.

3. Frappés au cœur par ces paroles et consternés de ce qu’il avait dit, comme s’ils en eussent déjà éprouvé les effets, ils s’indignèrent et s’écrièrent tous d’une voix qu’il n’y avait plus désormais rien de commun entre eux et David ou ses descendants : on ne laisserait à Roboam que le temple construit par son père, on menaça de l’abandonner. Telle était l’irritation du peuple et si tenace sa rancune que lorsque le roi leur eut envoyé Adoram, le préposé aux impôts, pour les calmer et adoucir leur mauvaise humeur, en les priant d’excuser ce que ses paroles pouvaient contenir d’inconsidéré et de brutal, ils ne voulurent pas l’entendre et le tuèrent à coups de pierres. Roboam, devant un pareil spectacle, se considéra comme visé lui-mène par les pierres qui avaient frappé son serviteur. Craignant d’avoir en effet à subir ce sort affreux, il sauta sur son char et s’enfuit à Jérusalem. La tribu de Juda et celle de Benjamin le choisissent pour roi, mais le reste du peuple se détacha dès ce jour là des fils de David et mit Jéroboam à sa tête. Roboam, fils de Salomon, réunit en assemblée les deux tribus qui lui restaient soumises, et s’apprêta à lever une armée de cent quatre-vingt mille hommes d’élite pour faire campagne contre Jéroboam et son peuple et les contraindre par les armes à l’obéissance. Mais Dieu, par l’intermédiaire du prophète (Saméas), empêcha cette expédition. « Il n’est pas juste, lui dit ce dernier, de partir en guerre contre ceux de ta nation, puisque aussi bien la défection du peuple s’est produite selon les desseins de Dieu. » Roboam renonça donc à son projet. Je vais maintenant exposer d’abord les actes de Jéroboam, roi des Israélites, puis ensuite ceux de Roboam, roi des deux tribus : ce sera le moyen de conserver partout à toute cette histoire un plan bien ordonné.